Newsletter Fondation Léon Fredericq - AVRIL 2023

Newsletter 05 - AVRIL 2023

Actualité

La Fondation Léon Fredericq lance son 36e appel à candidatures
en faveur de la recherche médicale et cancérologique à Liège

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Le 20 avril, la Fondation Léon Fredericq a lancé son nouvel appel à candidatures. L’occasion pour les chercheurs et médecins du CHU et de l’Université de Liège de solliciter un soutien dans le cadre de leurs projets. En 2022, la Fondation a attribué 180 subsides pour un montant total de 1.800.000 € en faveur de la lutte contre le cancer, de la recherche médicale et des projets innovants en faveur du patient. Sans l’incroyable soutien, la générosité de cœur et la confiance inestimable de nombreux et précieux partenaires et donateurs, rien de tout cela n’aurait été possible ! Merci à elles et eux, merci à vous !

Comme chaque année, la Fondation Léon Fredericq a lancé son appel à candidatures à l’attention des chercheurs et médecins du CHU et de l’Université de Liège. Il est dès lors possible pour les porteurs de projets de déposer leurs demandes jusqu’au mercredi 24 mai 2023 MIDI afin de postuler à un soutien dans le cadre de leurs travaux. Au terme de cette période, la Commission Permanente Facultaire à la Recherche de la Faculté de Médecine de l’ULiège - forte de l’expertise et de l’expérience de 17 experts couvrant tous les domaines de la Médecine - se chargera de l’analyse et de l’évaluation des dossiers soumis. A l’issue de cet appel ? Plusieurs centaines de milliers d’euros en faveur de la recherche médicale et cancérologique à Liège au travers de bourses de voyage, bourses de fonctionnement, bourses de recherche clinique et prix spécifiques.

Au sein de cet appel, la Fondation a lancé pour la 5e fois un appel à projets innovants avec pour objectif le soutien à des projets permettant d'améliorer la prise en charge, le suivi et le bien-être des patients mais ne bénéficiant actuellement d’aucun financement par les pouvoirs publics et par l’INAMI. En 2023, la Fondation soutiendra, dans le cadre de cet appel, des projets en Oncologie à hauteur de 50.000 €.

Par ailleurs, grâce à un legs réalisé en faveur de la recherche contre le cancer, la Fondation a décidé de mettre à disposition, en 2023, un crédit d’impulsion exceptionnel d’un montant de 200.000€ en faveur de recherches en oncologie menées au sein - selon la volonté du testateur - du Laboratoire d’Anatomie Pathologique.

La Fondation a, également, lancé un appel à projets en faveur du CNRF (Centre Neurologique et de Réadaptation Fonctionnelle). En 2023, la Fondation attribuera 3 subsides d’un montant de 20.000€ chacun, destinés à soutenir des projets ayant pour but de promouvoir et améliorer la qualité de la réadaptation au CNRF mais aussi une bourse de doctorat - ce durant toute la durée du programme de doctorat, soit 4 ans - dans le cadre d’une nouvelle thèse en lien avec le domaine de la réadaptation.

Enfin, grâce à l’appui de nombreux et précieux partenaires qui la rejoignent dans son action, la Fondation Léon Fredericq a pu, en avril 2023, en plus de ses bourses et prix, ouvrir près de 30 prix spécifiques en faveur des chercheurs et médecins du CHU et de l’Université de Liège. Selon la volonté des donateurs, plusieurs bourses ont dès lors pu être ouvertes s’agissant notamment de recherches sur les maladies féminines, les maladies neurodégénératives, le glioblastome, le cancer et bien d’autres thématiques.

Qui seront les Lauréats 2023-2024 de la Fondation Léon Fredericq ? Réponse le jeudi 19 octobre à 18.00, lors de la séance académique de remise officielle des Bourses et Prix au CHU de Liège ! Et rendez-vous le vendredi 10 novembre pour les célébrer ensemble comme il se doit, lors d’une nouvelle édition de la Soirée de gala PROJETS à Liège Airport.

Actualité

Améliorer la vie des insuffisants cardiaques grâce aux nouvelles technologies ?

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L’équipe de Patrizio Lancellotti, Lauréate de la Bourse de la Province de Liège par le biais de la Fondation Léon Fredericq en 2022, s’apprête à tester une application mobile spécialement dédicacée aux insuffisants cardiaques. L’objectif : leur offrir une meilleure qualité de vie et éviter les hospitalisations répétées, grâce à une information personnalisée sur leur maladie et leurs traitements, et un suivi de leurs symptômes au quotidien. 

Quand le cœur est devenu incapable de répondre aux besoins de l’organisme, la vie s’en trouve bouleversée. L’essoufflement de plus en plus sévère, la fatigue, les œdèmes des jambes empoisonnent le quotidien. L’insuffisance cardiaque, qui touche près de 2 % des Belges (et plus de 10 % des plus de 70 ans), est une maladie grave, lourde, mortelle. Et les personnes qui en souffrent se voient régulièrement ré-hospitalisées, chaque séjour en cardiologie signant une dégradation irrémédiable de leur état. « Pourtant nombre de réhospitalisations et de décès pourraient être évités », lance le Pr. Patrizio Lancellotti, chef du Service de Cardiologie du CHU de Liège. « Le problème est que les patients ne prennent pas toujours correctement leurs médicaments, et ne repèrent pas toujours les signaux d’alerte »

L’éducation thérapeutique : une question de survie !

Pour le spécialiste, l’une des clés réside dans l’ « éducation thérapeutique » des insuffisants cardiaques. Il s’agit autrement dit d’aider les patients à acquérir les compétences dont ils ont besoin pour gérer au mieux leur vie quotidienne avec une maladie chronique. De nombreuses études le montrent : « Lorsque le patient comprend bien sa pathologie et qu’il est bien informé sur ses médications, il adhère beaucoup mieux aux traitements, ses symptômes diminuent et sa qualité de vie s’améliore ». Un point capital pour la stabilisation de sa maladie : « Dans le cas de l’insuffisance cardiaque, un traitement correctement suivi réduit nettement le risque d’hospitalisations et augmente la survie des patients », insiste le cardiologue. 

D’où l’idée de créer une application mobile spécialement dédiée à l’éducation thérapeutique des patients, en renfort du suivi humain. Trois cardiologues, une pharmacien hospitalier clinicien, une infirmière et une technicienne ont ainsi œuvré à imaginer ensemble l’application idéale, sur-mesure pour les patients insuffisants cardiaques. Véritable petit dispositif médical utilisant le système sécurisé Comunicare (« le meilleur », dixit le cardiologue), elle est à présent quasiment prête à être testée. La phase d’évaluation durera un an, auprès d’une cinquantaine de patients du CHU de Liège (une autre cinquantaine constituant le groupe contrôle) qui seront recrutés à partir de cet été. 

« On ne peut pas avoir en permanence un médecin près de soi »

Concrètement, l’application proposera à chaque patient une série d’informations personnalisées sur sa maladie et son traitement : à quels signes et symptômes il faut être attentif, les bonnes réactions à avoir, quels effets secondaires peuvent avoir les traitements, les interactions médicamenteuses dont il faut se méfier, etc., via des contenus multimédias de qualité, intuitifs et compréhensibles. « On retient beaucoup mieux une explication en vidéo », estime Véronique Goncette, pharmacien hospitalier clinicien au CHU de Liège, à l’initiative du projet. « Et comme on ne peut pas toujours avoir un médecin près de soi, l’idée est de donner toutes les clés aux patients pour qu’ils soient autonomes dans la gestion de leur maladie jour après jour, et d’éviter ainsi que leur état ne s’aggrave ». L’application permettra notamment de rappeler et de notifier la prise effective des médicaments, ainsi que de communiquer avec son médecin traitant. Elle est aussi conçue pour enregistrer régulièrement le relevé des symptômes ressentis et de différents paramètres tels que le poids, la tension artérielle ou la fréquence cardiaque, et alerter le patient en cas de problème. De quoi assurer un meilleur suivi des signes cliniques au quotidien, « et surtout d’équilibrer le traitement en fonction de leur évolution », souligne le Pr. Lancellotti. 

Autre originalité de l’application, elle prendra en compte une multitude de paramètres, dont les symptômes subjectifs (par exemple la sensation d’essoufflement), tels qu’ils sont ressentis par le patient. « Notre objectif est effectivement plus qualitatif que quantitatif : nous souhaitons améliorer la qualité de vie globale des patients, car l’insuffisance cardiaque est très difficile à vivre… Les personnes se sentent fort diminuées et suivent des traitements très contraignants, comme les diurétiques. Notre volonté est de leur rendre de l’autonomie pour qu’elles se sentent mieux et puissent se reconsidérer socialement ».  Et pour l’avenir, « si son usage se révèle convaincant, l’application pourrait être transposée à d’autres pathologies chroniques telles que le cancer, le diabète ou l’insuffisance rénale… ». 

De nouvelles médications très efficaces… si on les prend ! 

Si l’équipe du Pr. Lancellotti a décidé de s’engager dans le renforcement de l’éducation thérapeutique, c’est aussi parce que de nouveaux traitements de première ligne ont vu le jour, particulièrement efficaces en termes de réduction de la mortalité et d’amélioration de la qualité de vie. Recommandés depuis 2021 par la Société Européenne de Cardiologie, ils signent un nouvel espoir pour les insuffisants cardiaques dits « avec une fraction d’éjection ventriculaire gauche (FEVG) réduite », soit 50 à 60 % des malades. Ces traitements sont encore cependant mal connus et mal compris du grand public : « Le fait qu’une des classes thérapeutiques recommandées ait  d’abord été indiquée dans le diabète sème parfois le doute parmi les patients, qui ne cernent pas bien l’intérêt de ces médicaments dans l’insuffisance cardiaque et adhèrent moins bien à leur prise », explique Véronique Goncette. « L’application mobile devrait réellement aider les patients en mettant à leur disposition des informations claires, accessibles et scientifiquement validées sur ces nouveaux traitements »

30.000 € pour lancer le projet

Dans le domaine des maladies chroniques, l’éducation thérapeutique a déjà fait ses preuves. Son intérêt principal ici étant « qu’elle s’inscrit dans une approche préventive des soins qui permet d’éviter toute une suite malheureuse d’événements : déstabilisations de la maladie, décompensations cardiaques aiguës, hospitalisations successives... Car dans le domaine de l’insuffisance cardiaque, l’approche curative arrive par définition avec un cran de retard, lorsque la pathologie s’est déjà aggravée ». Malheureusement, « il est extrêmement difficile de trouver des financements pour la recherche en éducation thérapeutique », remarque le Pr. Lancellotti. La bourse de 30.000 € arrive donc comme une véritable aubaine pour ce projet pilote, « qui n’aurait certainement pas pu voir le jour sans la Fondation Léon Fredericq. Toute l’équipe tient à remercier chaleureusement la Fondation et ses donateurs ! ».

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